Aujourd’hui, être un bon manager ne se résume plus à piloter les résultats : il s’agit aussi d’accompagner humainement son équipe. La bienveillance est devenue une compétence managériale incontournable. Pourtant, mal calibrée, elle peut rapidement devenir contre-productive, fragiliser l’autorité du manager… et même le mener à l’épuisement.
Alors, jusqu’où aller dans la bienveillance sans y laisser des plumes ? Décryptage.
Pourquoi la bienveillance est-elle devenue essentielle ?
Depuis la pandémie, le rapport au travail a profondément changé. Recherche de sens, besoin de reconnaissance, quête de bien-être : les collaborateurs attendent aujourd’hui de leur manager plus qu’un simple suivi opérationnel.
Selon une enquête Harmonie Santé menée en 2024, 4 salariés sur 10 seraient prêts à quitter leur poste faute de sens au travail, et près d’un sur deux se sent en détresse psychologique.
Face à ces attentes, la bienveillance s’impose comme une réponse adaptée : écoute active, communication non violente, valorisation des talents… Toutes ces pratiques favorisent un environnement où il fait bon travailler, stimulant à la fois la motivation et la performance.
L’université de Warwick a d’ailleurs prouvé qu’un salarié heureux est 12 % plus productif !
Mais attention : la bienveillance n’est pas une fin en soi. C’est un levier au service de la performance collective et individuelle, pas un laisser-passer pour tout accepter.
Les risques d’une bienveillance mal dosée
Vouloir être bienveillant à tout prix peut conduire à plusieurs dérives :
• Éviter les conversations difficiles : par peur de blesser, certains managers taisent les problèmes. Résultat : erreurs répétées, tensions latentes, productivité en baisse.
• Endosser toutes les responsabilités : protéger son équipe est noble, mais assumer seul tous les échecs finit par épuiser le manager… et déresponsabiliser les collaborateurs.
• Devenir médiateur à plein temps : quand gérer les conflits internes prend le pas sur la stratégie et le pilotage d’activité, c’est que l’équilibre est rompu.
Une bienveillance excessive nuit à l’autorité du manager, dilue son rôle de leader et met en danger la dynamique collective
Comment être un manager bienveillant ET solide
Voici 4 clés pour conjuguer humanité et exigence :
1. Clarifier les attentes dès le départ
Fixez un cadre clair : objectifs, rôles, responsabilités. En définissant des repères solides, vous sécurisez votre équipe… tout en affirmant votre posture de leader.
2. Dire les choses avec respect, mais sans édulcorer
Oser parler des axes d’amélioration est un acte de respect. Adoptez une communication basée sur des faits concrets, utilisez le “je”, proposez des solutions… sans minimiser les enjeux.
3. Être disponible sans devenir indispensable
Accompagner vos collaborateurs, oui. Faire à leur place, non. Encouragez leur autonomie en délimitant clairement leur champ de décisions et d’actions.
4. Savoir dire non
La bienveillance n’interdit pas la fermeté. Savoir refuser, rappeler les règles, maintenir le cadre, est essentiel pour maintenir la confiance et la crédibilité de votre management.
En résumé :
La bienveillance est une force quand elle est équilibrée. Elle permet de construire un climat de confiance, d’engagement et de performance durable.
Mais elle doit rester adossée à un cadre clair, à une exigence saine, et à une autorité assumée.
Un manager bienveillant est avant tout un leader inspirant, pas un sauveur sacrificiel.
Et vous, comment trouvez-vous votre propre équilibre entre bienveillance et exigence au quotidien ?